Histoire des sourds et de la langue des signes

Les sourds participent à l’humanité depuis ses origines : de tous temps, les sourds ont pu apporter leurs spécificités, leur regard sur le monde, leur culture pour le bien de tous…Dès l’Antiquité, les témoignages abondent, présentant différentes manières, selon les sociétés, d’accueillir et de mettre en valeur les compétences particulières des personnes sourdes.

 

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Antiquité

Les Egyptiens, les hittites, les hébreux, les grecs, les romains… présentent différents témoignages sur la place accordée aux sourds… ⇒

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Moyen Âge

En Occident, le Moyen Âge a été une période d’intégration relativement aisée pour les sourds : travail manuel, petites communautés, gestualité développée… ⇒

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Période moderne

La figure principale de cette période est l’abbé de l’Epée, créateur des premières écoles pour jeunes sourds – modèle repris dans toute l’Europe et aux Etats-Unis. ⇒

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Période contemporaine

Après un siècle d’oralisme, la langue des signes retrouve droit de cité : enseignée dans l’Education nationale, objet de recherche dans les universités et laboratoires, facilitée par les nouvelles technologies… la langue des signes dévoile ses richesses ! ⇒

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Recherches historiques

L’histoire des sourds fait l’objet de recherches historiques nombreuses : voir par exemple les conférences de Deaf History International. ⇒

La langue des signes est riche d’une histoire multiséculaire !

« Si nous n’avions point de voix ni de langue et que nous voulussions nous montrer les choses les uns aux autres, n’essaierions-nous pas, comme le font en effet les muets, de les indiquer avec les mains, la tête et le reste du corps ? » (Platon, Cratyle)

« N’as-tu jamais vu des hommes converser par gestes avec des sourds, et les mêmes sourds, également par gestes, questionner ou répondre, enseigner ou montrer soit tout, soit presque tout ce qu’ils veulent ? » (Saint Augustin, De magistro)

« Ceux-là seraient bien enseignés qui imiteraient des sourds qui parlent avec le mouvement des mains et des yeux et des sourcils et de toute leur personne dans leur volonté d’exprimer le concept de leur âme. » (Léonard de Vinci, Traité de la peinture)

« Sur quelque étude du langage par gestes, il m’a donc paru que la bonne construction exigeait qu’on présentât d’abord l’idée principale, parce que cette idée manifestée répandait du jour sur les autres, en indiquant à quoi les gestes devaient être rapportés. Quand le sujet d’une proposition oratoire ou gesticulée n’est pas annoncé, l’application des autres signes reste suspendue. C’est ce qui arrive à tout moment dans les phrases grecques et latines ; et jamais dans les phrases gesticulées, lorsqu’elles sont bien construites. Je suis à table avec un sourd et muet de naissance. Il veut commander à son laquais de me verser à boire. Il avertit d’abord son laquais ; il me regarde ensuite. Puis il imite du bras et de la main droite les mouvements d’un homme qui verse à boire. Il est presque indifférent dans cette phrase lequel des deux derniers signes suive ou précède l’autre. Le muet peut, après avoir averti le laquais, ou placer le signe qui désigne la chose ordonnée, ou celui qui dénote la personne à qui le message s’adresse ; mais le lieu du premier geste est fixé. Il n’y a qu’un muet sans logique qui puisse le déplacer. » (Diderot, Lettre sur les sourds et muets)

La langue des signes française est reconnue comme une langue à part entière. Tout élève concerné doit pouvoir recevoir un enseignement de la langue des signes française. Le Conseil supérieur de l’éducation veille à favoriser son enseignement. Il est tenu régulièrement informé des conditions de son évaluation. Elle peut être choisie comme épreuve optionnelle aux examens et concours, y compris ceux de la formation professionnelle. Sa diffusion dans l’administration est facilitée. (Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, article 75)